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De notre partenaire "L'Est r�publicain" Jeudi 28 septembre 2006
PATRIMOINE
Au chevet du ch�teau
� Je suis pr�t � aider � la reconstruction de Lun�ville �, a indiqu� hier Louis de Bourbon, apr�s une visite au ch�teau d�vast� par l'incendie.
LUNEVILLE. - Apr�s Jeanne d'Arc, ses voix et ses moutons, place � Saint-Nicolas et ses petits enfants et aux ducs de Lorraine. Au terme de deux jours de voyage dans notre r�gion, le prince Louis de Bourbon, pr�tendant des � l�gitimistes � au tr�ne de France, aura fait connaissance de ses figures les plus embl�matiques. Lui qui affirmait ne rien conna�tre - ou presque -� cette province du royaume de ses anc�tres, retournera au Venezuela, o� il vice-pr�side une banque internationale, avec dans la t�te les images de deux basiliques (Domr�my mardi et Saint-Nicolas de Port hier) et surtout du ch�teau de Lun�ville en grande partie d�truit par les flammes.
Table volante
� Je suis pr�t � aider de la mani�re que je peux �, a-t-il indiqu� � l'issue d'une visite de la chapelle et des anciens appartements ducaux priv�s de toitures, aux murs et aux poutres fracass�es et calcin�es. Dans ce cadre meurtri, le jeune prince a �cout� les explications de la conservatrice, Annette Laumon et de Dominique Pocreau, en charge du projet de reconstruction.
Les �tudes compl�tes pr�alables � la restauration, r�alis�es par Pierre-Yves Caillault, l'architecte en chef des monuments historiques -ma�tre d'�uvre du projet -sont d�sormais achev�es. � La commission sup�rieure des monuments historiques a �mis un avis favorable � la r�alisation. C'est d�sormais le temps des travaux qui va s'engager en 2007 avec une premi�re tranche de 2,1 millions d'euros, concernant la restauration de la structure porteuse, les fa�ades et les toitures de la chapelle � a d�taill� Mich�le Pillot, premi�re Vice-pr�sidente du conseil g�n�ral, qui rempla�ait Michel Dinet, retenu � Paris.
Louis de Bourbon �coute les explications de la conservatrice Annette Laumon, pendant la visite du ch�teau de Lun�ville.
Photo Alexandre MARCHI
� Nous tablons sur une restitution de la chapelle dans trois ans, mais sans les d�cors int�rieurs � a soulign� pour sa part Dominique Pocreau. Les d�cors ? Annette Laumon en a livr� un aper�u � son visiteur princier en �voquant les sculptures si d�licates du XVIIIe si�cle qui ornaient les pi�ces au temps du Duc L�opold, puis du roi Stanislas.
Louis de Bourbon, impassible, a sembl� int�ress� aussi par le salon de la � table volante �, un m�canisme qui permettait aux convives du ch�telain de voir surgir du sol une table couverte de victuailles et de les d�guster hors la pr�sence � des valets toujours prompts � vendre des secrets aux espions de la cour � a ajout� la conservatrice.
� Un roi complexe, s�rieux �
Pour ses h�tes et quelques fid�les, au premier rang desquels le duc de Bauffremont qui a engag� l'association de
la Noblesse de France dans les op�rations de restauration du ch�teau et de ses collections, Louis de Bourbon a dit avec des mots simples toute son �motion devant � l'un des plus grands chantiers de reconstruction d'un patrimoine en Europe �. Rendant hommage � � l'intelligence et au savoir-faire � des artisans, le chef de la maison de Bourbon a profit� de sa pr�sence � Lun�ville, o� Stanislas a v�cu, pour �voquer le beau-p�re de celui-ci, Louis XV, souverain trop souvent d�cri�, alors qu'il fut � un roi complexe, s�rieux, soucieux du bien public � mais aussi Louis XVI, � injustement calomni� qui, selon lui, � aurait pay� de sa vie sa volont� de prot�ger son peuple � et enfin, en apart�, Marie-Antoinette, � fid�le � la France � et peut �tre � victime de sa jeunesse �.
A Paris, Louis de Bourbon doit d'ailleurs pr�sider ce week-end un colloque � la Sorbonne consacr� � la reine guillotin�e.
Mais auparavant, il a remis aux Lorrains un cadeaux pr�cieux : un opuscule relatant la visite � Lun�ville des petites filles de Stanislas, Ad�la�de et Victoire.
C'�tait en 1761, la Lorraine �tait encore ind�pendante.
Fran�ois MOULIN
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